Les plantes aromatiques de Lukas et Daniela Studer supportent année après année le rude climat qui règne au pied du Jura entre 600 et 80 mètres. Ces plantes aromatiques résistantes et cultivées avec passion servent à faire des tisanes biologiques efficaces.

Monsieur Studer, pourquoi êtes-vous convaincu par l’agriculture biologique?

Chez nous la culture ne se pratiquait pas très différemment avant la certification par Bio Suisse. Nous avons en effet cultivé les plantes aromatiques dès le début comme en bio, et pour le reste on a aussi eu peu de choses à changer. J’ai en effet toujours été convaincu de ne pas utiliser de produits chimiques contre les mauvaises herbes, de bien observer le cycle des éléments nutritifs et de planifier en harmonie avec la nature. Je suis sûr que les petites et moyennes exploitations ont plus de possibilités avec l’agriculture biologique. On peut cultiver une plus grande diversité de plantes et on reçoit une meilleure estime et de meilleurs prix pour nos produits. Contrairement aux exploitations conventionnelles, qui proposent toutes les mêmes produits, le Bourgeon est un avantage.

Quels sont les défis particuliers de la production biologique des plantes aromatiques?

Le désherbage est le plus grand défi des plantes aromatiques bio. Le travail supplémentaire renchérit nos plantes mais il les rend aussi meilleures. Les cycles sont un peu plus lents dans les cultures bio que dans les exploitations qui travaillent avec des engrais de synthèse. La culture bio nous redonne personnellement davantage en retour. Par exemple, quand des promeneurs sont heureux à la vue de nos fleurs de soucis orange vif, cela nous rapproche et nous réjouit.

Vous êtes un inventeur qui essaie sans cesse de nouvelles choses, comme votre désherbeuse «Easy Jät» de fabrication maison. Comment votre curiosité se reflète-t-elle dans votre assortiment de tisanes?

Nos idées novatrices sont filles de nécessité [rires]. Au pied du Jura, à cette altitude, le climat est rude: On peut avoir un printemps chaud et ensoleillé puis de nouveau de la neige. La menthe est pour nous une base existentielle de grande valeur. Pour la protéger et avoir peu de mauvaises herbes, nous avons développé une couverture hivernale spéciale. Notre esprit de curiosité nous a amenés à cultiver toutes sortes de menthes qui vont de la menthe-pomme à la menthe-orange en passant par de nombreuses variétés différentes de menthe poivrée. La philosophie de l’Alpfelenhof est de faire le plus possible soi-même, des plantons jusqu’au produit fini.

Qu’est-ce que vos mélanges de plantes ont de particulier?

Nous voyons depuis nos champs de nombreuses montagnes suisses bien connues. Les énergies et les histoires qui leur sont attribuées ont une relation avec l’efficacité de nos mélanges des tisanes: La tisane de l’Eiger contient de la menthe poivrée foncée à cause de son célèbre versant nord, le Mönch a un caractère tranquille, et la tisane qui porte son nom est donc un mélange de plantes qui a un effet apaisant, tandis que la Jungfrau est fraîche et sa tisane vivifiante.

Quelles sont les plantes et les épices qui nous réchauffent le mieux en hiver?

En hiver, ce sont les mélanges de tisanes avec des épices qui réchauffent le mieux. Les tisanes à l’anis, à la cannelle et au gingembre sont très connues. Leur culture étant difficile voire impossible en Suisse, je recommande la tisane de sauge ou notre tisane du Säntis, avec de la sauge et du thym et qui donne beaucoup de chaleur.