Vers de terre, travail du sol et charbon végétal – les agriculteurs Bourgeon de l’association AgroCO2ncept montrent comment protéger le climat dans les grandes cultures et les élevages.
janvier 14, 2021
janvier 13, 2021
Le parcours de la pommes jacque jusqu’à chez nous
Boris Leko est le fondateur de Elephant Mountain, son entreprise importe d’Asie des pommes jacques bio et de l’eau de coco bio, entre autres. Un long voyage en Asie et le séjour au Sri Lanka lui ont donné envie de proposer ces aliments en Suisse avec des normes éthiques élevées et issus de l’agriculture biologique.
La pomme jacque bio Elephant Mountain est désormais disponible chez Coop depuis deux ans. Le produit vient d’être distingué du Bourgeon Bio Gourmet pour sa saveur particulièrement goûteuse.
Important à savoir: la pomme jacque de Elephant Mountain est proposée dans une saumure naturelle. Il est également possible de la rincer à l’eau peu avant de la cuisiner. La saumure est uniquement composée d’eau, de sel et de jus de citron frais. Nous pouvons ainsi renoncer à d’autres agents conservateurs.
Nous nous approvisionnons en pommes jacques au Sri Lanka. J’y travaille avec des entreprises partenaires que j’ai cherchées et que j’ai apprises à connaître pendant des années. J’ai investi beaucoup de temps pour développer un réseau et trouver les bons producteurs qui répondent à nos exigences élevées en termes de qualité, de durabilité et d’éthique. Nous entretenons des contacts étroits avec nos partenaires.

Avez-vous déjà goûté une pomme jacque? Et ce,
non comme un fruit, mais comme alternative savoureuse à la viande. Nous nous
entretenons avec Boris Leko, fondateur de Elephant Mountain, au sujet de ce
fruit exotique, des relations commerciales équitables et de la durabilité dans
les domaines sociaux, écologiques et économiques.
La pomme jacque – plus qu’un fruit
La pomme jacque est considérée comme le fruit d’arbre le plus lourd du monde et est cultivée dans les régions tropicales. L’Inde, le Bangladesh, la Thaïlande et le Sri Lanka sont les principaux producteurs. Elle ne doit pas être confondue avec le durian: les deux fruits sont dotés d’une écorce piquante et se ressemblent, mais ils sont très différents. La particularité de la pomme jacque est son utilisation variable en fonction du moment de la récolte. Récoltée mûre, elle est sucrée et se consomme comme un fruit. Récoltée avant maturité et mise en saumure, la pomme jacque peut être préparée comme un légume. Dans les pays asiatiques, elle fait partie des aliments de base. La chair est principalement utilisée comme ingrédient savoureux dans les currys.
En Suisse, le fruit exotique n’est plus uniquement connu des consommateurs végétariens et végétaliens: les cuisiniers et les gourmets prêts à expérimenter l’utilisent volontiers dans des recettes innovantes.
La pomme jacque est considérée comme le fruit d’arbre le plus lourd du monde et est cultivée dans les régions tropicales. L’Inde, le Bangladesh, la Thaïlande et le Sri Lanka sont les principaux producteurs. Elle ne doit pas être confondue avec le durian: les deux fruits sont dotés d’une écorce piquante et se ressemblent, mais ils sont très différents. La particularité de la pomme jacque est son utilisation variable en fonction du moment de la récolte. Récoltée mûre, elle est sucrée et se consomme comme un fruit. Récoltée avant maturité et mise en saumure, la pomme jacque peut être préparée comme un légume. Dans les pays asiatiques, elle fait partie des aliments de base. La chair est principalement utilisée comme ingrédient savoureux dans les currys.
En Suisse, le fruit exotique n’est plus uniquement connu des consommateurs végétariens et végétaliens: les cuisiniers et les gourmets prêts à expérimenter l’utilisent volontiers dans des recettes innovantes.
Le parcours de la pommes jacque jusqu’à chez nous
Boris Leko est le fondateur de Elephant Mountain, son entreprise importe d’Asie des pommes jacques bio et de l’eau de coco bio, entre autres. Un long voyage en Asie et le séjour au Sri Lanka lui ont donné envie de proposer ces aliments en Suisse avec des normes éthiques élevées et issus de l’agriculture biologique.
La pomme jacque bio Elephant Mountain est désormais disponible chez Coop depuis deux ans. Le produit vient d’être distingué du Bourgeon Bio Gourmet pour sa saveur particulièrement goûteuse.
Boris Leko, d’où vient la pomme jacque proposée
en conserves chez Coop et pouvez-vous nous en dire plus sur son goût?
La pomme jacque offre une belle texture et une certaine fibrosité. Personnellement, je la comparerais à un artichaut charnu. Je l’ai principalement vue dans des currys divers, servis avec du riz. Il est possible d’en garnir la pizza, de préparer une goulache épicée ou de séparer les fibres pour confectionner un burger. Consommée telle qu’elle est proposée en conserve comme bouchées apéritives avec un peu d’huile d’olive ou en salade, les morceaux de pommes jacque apporte une touche particulière à la cuisine. La pomme jacque est très polyvalente et donc un complément végan intéressant pour le menu de tous les gourmets.
La pomme jacque offre une belle texture et une certaine fibrosité. Personnellement, je la comparerais à un artichaut charnu. Je l’ai principalement vue dans des currys divers, servis avec du riz. Il est possible d’en garnir la pizza, de préparer une goulache épicée ou de séparer les fibres pour confectionner un burger. Consommée telle qu’elle est proposée en conserve comme bouchées apéritives avec un peu d’huile d’olive ou en salade, les morceaux de pommes jacque apporte une touche particulière à la cuisine. La pomme jacque est très polyvalente et donc un complément végan intéressant pour le menu de tous les gourmets.
Important à savoir: la pomme jacque de Elephant Mountain est proposée dans une saumure naturelle. Il est également possible de la rincer à l’eau peu avant de la cuisiner. La saumure est uniquement composée d’eau, de sel et de jus de citron frais. Nous pouvons ainsi renoncer à d’autres agents conservateurs.
Nous nous approvisionnons en pommes jacques au Sri Lanka. J’y travaille avec des entreprises partenaires que j’ai cherchées et que j’ai apprises à connaître pendant des années. J’ai investi beaucoup de temps pour développer un réseau et trouver les bons producteurs qui répondent à nos exigences élevées en termes de qualité, de durabilité et d’éthique. Nous entretenons des contacts étroits avec nos partenaires.
Comment pouvons-nous nous représenter ces relations commerciales et comment la durabilité est-elle mise en œuvre?
Tout commence par le choix du lieu: la pomme jacque a poussé de manière durable, les trajets jusqu’au site de transformation sont courts.
L’un des credos importants est de ne rien prendre à la population locale, mais la soutenir. Elephant Mountain est une petite entreprise, mais nous pouvons pourtant faire une différence:
- Les conditions de travail locales sont bonnes: la population locale a une activité utile et est rémunérée équitablement.
- L’agriculture biologique est renforcée dans ces régions qui renoncent aux pesticides.
- La génération suivante pourra également cultiver dans ces régions exploitées durablement.

Quels sont les principes écologiques de
l’entreprise Elephant Mountain avec ses produits importés?
Une
plus-value doit être générée sur place. Les plantes y poussent en abondance,
les exportations sont les bienvenues. Les directives strictes de Bio Suisse
nous permettent de créer une valeur durable et offrir à la population locale
des moyens de subsistance sûrs. Par ailleurs, nous importons la pomme jacque
par bateau et par péniche et renonçons aux transports aériens.
La durabilité et les importations sont-elles
contradictoires? Est-il judicieux d’acheter des produits exotiques venus de
l’étranger?
Cette
question me tient à cœur et, très sincèrement, j’ai dû d’abord y réfléchir car
j’achète depuis longtemps des produits bio et la durabilité est très importante
pour moi.
Je vois
les choses différemment aujourd’hui: acheter des produits régionaux et de
saison est important et compte pour une grande part dans la durabilité. Mais
avec nos importations, nous pouvons toutefois également offrir une plus-value:
nous proposons des produits innovants, naturels et sains qui ne seraient pas
disponibles chez nous autrement. Je suis ravi que nous puissions susciter
l’enthousiasme des consommateurs pour compléter et varier le menu.
D’un
autre côté, je vois que nous pouvons générer de nombreux aspects positifs sur
place pour la population locale et l’agriculture biologique. Nous offrons des
moyens de subsistance sûrs, misons sur des relations commerciales équitables et
soutenons les principes écologiques sur place. Il s’agit donc également d’une
plus-value durable à l’échelle globale.
Dans le
cas des produits importés, il est d’autant plus important de veiller aux
conditions de travail correctes et aux salaires équitables. C’est pourquoi nous
voulions absolument la certification Bourgeon. Pour l’obtenir, j’étais prêt à
être plus limité dans le choix de mes partenaires et de me lancer dans la
longue procédure de certification.
Carte d'identité
Boris Leko vit avec sa famille à Bâle. En 2013, il est parti pour un long voyage en Asie. Pendant son séjour de quatre mois au Sri Lanka, il a appris à aimer l’eau de coco locale et découvert la pomme jacque comme aliment de base. Encore sur place, il a décidé de faire venir ces aliments sains et savoureux en Suisse. La création de son entreprise inaugurait un long parcours marqué par la passion et la persévérance
![]() |
Boris Leko avec des noix de coco King à Sri Lanka |
Elephant Mountain
Du bio, une qualité élevée et une transformation aussi naturelle que possible sans tralala sont le credo! Les aliments exotiques et savoureux doivent être commercialisés en Suisse avec le label Bourgeon: produits de manière équitable, écologique et durable. La deuxième activité de l’entreprise sont des gins 100 % naturels et fabriqués à la main en Grande-Bretagne élaborés avec les herbes aromatiques bio du jardin de la distillerie. Elephant Mountain emploie quatre collaborateurs et travaille actuellement à de nouvelles recettes de gin bio.
Informations complémentaires: https://elephantmountain.ch/
Maya Frommelt en entretien avec Boris Leko
janvier 07, 2021
Martina Rocco a non seulement la main verte,
mais aussi une connaissance approfondie du pouvoir et des vertus des herbes
aromatiques et des plantes médicinales. Son jardin est certifié Bourgeon depuis
janvier 2021 et sert de base aux nombreuses recettes de cosmétiques naturels
bienfaisants pour l’ensemble du corps, de produits d’entretien efficaces et
écologiques, de workshops inspirants et de randonnées sur les herbes en
Appenzell.
Quiconque passe par Stein, en Appenzell, se
souviendra longtemps de la magnifique maison appenzelloise de Martina Rocco et
surtout du jardin d’herbes aromatiques en terrasses qui se trouve juste devant.
Il est certifié Bourgeon depuis janvier 2021. «Pour moi, il était tout naturel
de demander la certification, car je n’ai jamais utilisé de poison dans mon
jardin», déclare la fée des herbes Martina Rocco. Elle est ainsi la seule en
Suisse à produire des cosmétiques naturels à base d’herbes aromatiques et de
plantes médicinales certifiées Bourgeon. La certification Bio Suisse était pour
elle plus importante que, par exemple, la norme NaTrue pour les cosmétiques,
car le Bourgeon est bien connu en Suisse et constitue un label de qualité sur
lequel elle veut miser. Elle vit les valeurs de Bio Suisse depuis le début. «Je
n’ai pas eu besoin de changer ou de reconvertir quoi que ce soit dans mon
jardin pour la certification. Je ne fertilise qu’avec des produits naturels,
des raclures de corne, des poudres de roches et des engrais verts», précise
Martina Rocco.
Produits à base d’herbes aromatiques et de plantes médicinales
Tout au long de l’année, workshops passionnants et randonnées sur les herbes aromatiques. Les randonnées sur les herbes ont lieu en été; à partir de juin 2021, découverte du Hoher Kasten et délices culinaires avec Martina Rocco; au printemps, workshops sur les crèmes et, en hiver, cours dans l’atelier sur les produits d’entretien. Vous trouverez l’assortiment complet de Kräuterzauber sur la boutique en ligne: www.kraeuterzauber.ch
Un petit paradis de la diversité.
Son jardin de 150 m2 est un lieu de biodiversité qui dispose d’une grande richesse variétale. «Nous avons beaucoup d’oiseaux ici, et au printemps et en été, le jardin est un véritable paradis pour les abeilles et les papillons». Son secret: elle mise sur les auxiliaires qui trouvent dans son jardin l’habitat dont ils ont besoin, avec des pots de fleurs retournés et de la laine de bois. Elle laisse les plantes vivaces en l’état et veille à diversifier l’assolement. Le ruisseau qui coule juste à côté de la maison est toujours bordé de bandes de fleurs. Environ 110 herbes différentes poussent désormais dans son jardin, dont certaines plantes rares et des variétés Pro Specie Rara telles que des épinards-en-arbre et des espèces rares de lavande. Martina Rocco se focalise sur la diversité de manière générale: de l’Iboza riparia (faux patchouli) à la mauve, la molène, la rose, le chardon bleu, la consoude et l’angélique – l’une de ses préférées – en passant par les plantes médicinales classiques comme le souci et l’échinacée. Et bien sûr des herbes aromatiques classiques, telles que la mélisse, le romarin et le thym. Et dans chaque plate-bande, on retrouve aussi quelques plantes de camomille, elles constituent «le système immunitaire» du jardin et contribuent à la bonne santé des racines de toute la plate-bande.
Quand elle et son mari ont planté le jardin d’herbes aromatiques il y a plus de cinq ans, ils ont d’abord dû retirer beaucoup de pierres du sol et ajouter de l’humus. Ils ont ensuite installé délibérément un tas de pierres, lequel sert maintenant d’abri aux crapauds, aux grenouilles et aux lézards. Le jardin dispose aussi d’un grand hôtel à insectes. Martina Rocco a alors commencé avec des semis de Demeter qui se sont multipliés au fil des années. Plus de 90 % de ses plantes sont pluriannuelles et faciles à entretenir, seules la monarde, la sauge fruit tropical et la scille maritime doivent être hivernées dans la cave de tissage sèche à dix degrés.
Transformation des herbes et plantes médicinales.
Martina Rocco confectionne toute l’année ses produits naturels «Kräuterzauber» directement dans l’atelier de sa maison appenzelloise: en été, c’est la haute saison – tant au jardin que dans l’atelier. À partir de juillet, les premières herbes sont récoltées et transformées, environ 150 kg de matériau végétal sont récoltés chaque année. Une partie des plantes fraîches lui sert à produire directement des huiles essentielles, l’autre partie des fleurs et des plantes est séchée lentement dans des boîtes de séchage avant d’être transformée en teintures. La lavande est par exemple suspendue en bouquets, broyée puis soigneusement stockée pour confectionner des macérats en hiver avec les plantes séchées. Grâce à une macération délicate qui absorbe l’énergie de la plante pendant huit semaines, Martina Rocco peut produire tout au long de l’année et en fonction des commandes.
Nouvelles recettes,
fabrication douce et respectueuse des ressources.
«Aussi peu que possible mais autant que
nécessaire», telle est la devise de l’élaboration des recettes. Tous les
produits ne contiennent qu’un petit nombre de composants soigneusement
sélectionnés et combinés de manière harmonieuse. Martina Rocco achète des
huiles de support telles que de l’huile d’amande douce, de jojoba ou de noyau
d’abricot et de la cire d’abeille de qualité bio, ainsi que de véritables
huiles essentielles utilisées pour le parfumage naturel. Pour le développement
des produits, cette herboriste passionnée détermine quelles herbes répondent à
tel ou tel besoin. Les produits doivent permettre à la peau de se régénérer
elle-même. Elle utilise ses herbes et ses plantes médicinales en fonction de
nos besoins: par exemple, l’huile de carotte bio, riche en énergie, est
utilisée dans les soins nourrissants des mains et des pieds, le souci et la
camomille pour les soins particulièrement doux des bébés et la rose
délicatement parfumée dans le gel douche Rosalie et la crème pour le visage.
Une particularité du gel douche est sa valeur pH 8 légèrement basique qui
renforce l’équilibre acido-basique et élimine les acides excédentaires de la
peau.
Martina Rocco procède à de nombreux essais et
dispose d’une grande expérience en matière de création de nouveaux produits.
Elle développe une à deux nouveautés par an. Elle souhaiterait élaborer
prochainement une ligne de soins pour hommes, laquelle comprendrait aussi une
huile à barbe.
L’assortiment Kräuterzauber a été récemment
enrichi d’une ligne de soins capillaires. Pour ce faire, Martina a travaillé
avec une coiffeuse bio et développé une gamme complète de produits: des
shampooings au houblon, à l’ortie et à la lavande, un traitement capillaire à
la mauve et des sprays de soin et de coiffage. La coiffeuse bio est aussi pour
elle une excellente partenaire commerciale. Celle-ci vend en effet la gamme de
soins capillaires Kräuterzauber dans son salon et d’autres magasins
spécialisés.
La redécouverte d’un savoir millénaire.
Martina Rocco a hérité de sa grand-mère sa
passion pour les herbes aromatiques et les plantes médicinales. Elle a
approfondi ses connaissances à la Kräuterakademie, où elle a beaucoup appris
sur les principes de botanique et les méthodes de guérison possibles. Martina
est aujourd’hui herboriste diplômée et utilise ses connaissances pour créer de
nouveaux cosmétiques naturels, des produits d’entretien écologiques et des
remèdes naturels, p. ex. de précieuses pommades cicatrisantes, des baumes et des
roll-ons aux huiles essentielles. Elle apprécie beaucoup aussi les échanges
avec des naturopathes, lesquels sont souvent d’excellentes sources
d’inspiration. Les livres anciens, qui transmettent des connaissances sur les
vertus des herbes et sur des remèdes traditionnels, l’aident également beaucoup
pour ses propres recettes. Parfois, une recette ne nécessite qu’un léger
ajustement en matière de parfum ou d’haptique. Dans les livres, Martina Rocco
trouve également des idées pour les noms de certains produits de ses lignes de
soins: la crème Cléopâtre aux fleurs de molène, par exemple, doit son nom à
l’anecdote selon laquelle Cléopâtre utilisait déjà la molène dans ses soins
nourrissants et rajeunissants.
Pour que ces précieuses connaissances ne se perdent pas, Martina Rocco propose également des workshops qui lui permettent de partager sa grande expérience en fabriquant différents produits avec les participants. Cette herboriste chevronnée transmet aussi son savoir lors de promenades et randonnées sur les herbes aromatiques. Elle attend l’été avec impatience, car elle va proposer son premier cours d’herboristerie sur le Hoher Kasten. On lui a demandé d’animer des visites guidées spécialisées du jardin alpin et de fabriquer ensuite des produits avec les plantes récoltées.
Nous souhaitons donc à Martina une bonne saison de jardinage et de nombreux moments Kräuterzauber pleinement magiques!
Texte: Maya Frommelt, Images: B. Dittli et Maya Frommelt
janvier 05, 2021
Texte et images: Maya Frommelt
Qui fait craquer la noisette? En Suisse, c’est
Andreas Gauch. Le pionnier de la noisette a expérimenté des variétés adaptées
et mis au point une nouvelle technique de culture et un système de récolte
efficace. L’agriculteur bio suit ainsi son propre chemin et s’aventure dans une
culture de niche absolue.
Noisette de Suisse – ou de Turquie?
Les noisettes sont très
prisées. Et pas seulement en guise d’en-cas sain. Le secteur de la boulangerie
et surtout l’industrie de la confiserie importent près de 10’000 tonnes de
noisettes par an. Toutefois, les noisettes utilisées à cette fin proviennent
principalement de Turquie. Ainsi,
la région de la Mer noire joue un rôle prépondérant sur le marché de la
noisette – près de 80 % des noisettes vendues dans le monde provenant de
cette région. Et ce malgré le fait que l’on trouve des noisettes en Suisse, au
même titre que la noix ou la châtaigne.
Dans sa pépinière de Niederwil, dans le canton d’Argovie, l’agriculteur bio Andreas Gauch mise sur la noisette comme culture alternative écologiquement durable. Dans sa ferme du Reusshof, il gère une plantation de noisettes de 1,7 hectare. Âgés de six ans, ses 700 noisetiers ont un rendement de 1,5 tonne. Mais la route a été longue pour y parvenir. «Chez moi, les noisettes ne poussent pas sur des buissons, comme c’est habituellement le cas, mais sur des arbres. J’ai tout appris par moi-même et par un apprentissage pratique au centre de recherche Agroscope», explique Gauch. En incluant des variétés adaptées, il a réussi dans son pays. Son secret: les noisetiers aux racines profondes sont greffés de la sorte Corylus Colurna à une hauteur d’un mètre. Le cultivar se développe et est élevé comme un arbre fruitier.
La production de noisettes en Suisse
Pour la Suisse, la noisette est une culture qui pose de nombreuses questions sans réponse. Des recherches intensives sont encore nécessaires. Les agriculteurs suisses qui se lancent actuellement dans la culture des noisettes sont des pionniers livrés à eux-mêmes. Andreas Gauch n’a eu aucune possibilité d’accéder à des conseils professionnels. Une autre difficulté à l’heure actuelle est surtout le manque de possibilité de se procurer du bon matériel pour les plantations.
Règle n° 1: observer et apprendre
S’il y en a un qui a fait des recherches intenses, c’est bien Andreas Gauch. Avant de créer sa pépinière à Niederwil en 2012, il a passé deux ans à voyager en camping-car dans les régions et les pays voisins où l’on cultive la noisette: par exemple, dans le Piémont, en France, mais aussi en Allemagne et en Autriche. Commencer par observer et apprendre, avant de mettre en œuvre, telle est sa devise.
«Mais avec mes techniques de recherche et d’espionnage, comme je les appelais, je n’étais pas le bienvenu partout». Généralement, j’arrivais à échanger avec les agriculteurs sur place, mais la recherche me fermait ses portes. Andreas Gauch y est donc allé à tâtons, faisant de nombreuses tentatives et expériences. On apprend de ses erreurs, comme il peut aujourd’hui en témoigner. En effet, il a pu observer un certain nombre d’erreurs dans ses plantations de noisettes: «Les buissons plantés de façon beaucoup trop dense ont rapidement posé problème. Cela réduit le rendement. De plus, la récolte est fastidieuse lorsque les noisettes tombent sur le sol.» Son objectif était de créer une plantation de noisettes qu’il pourrait gérer comme un verger. L’agriculteur bio suisse a donc commencé à greffer des noisettes sur des noisetiers de Byzance.
La plantation de noisettes de Niederwil
Andreas Gauch mise sur des
variétés à gros fruits, nécessitant peu de soins. Ses noisetiers n’ont pas de
pousses gênantes au niveau des racines comme le buisson. «Reste à prouver si
les noisettes qui ont poussé sur des arbres donnent un meilleur rendement»,
poursuit Gauch. Cependant, le noisetier ne produit des noisettes que là où il y
a beaucoup de lumière. Une arborescence laissant passer la lumière pourrait
porter ses fruits et faciliter la récolte.
La noisette, une denrée
délicate
En règle générale, la récolte
a lieu en septembre et en octobre, lorsque les délicieuses noisettes tombent
d’elles-mêmes au sol. Et c’est là que réside toute la difficulté: en effet,
pour la qualité et les étapes de transformation telles que la torréfaction et
le broyage, il est important que la teneur en eau des noisettes soit optimale.
Si elles restent trop longtemps au sol, il y a un risque que la moisissure et
les bactéries se développent. Ce qui a conduit Andreas Gauch à développer un
système de récolte efficace: il tend des filets dans sa plantation, évitant
ainsi le contact des noisettes avec le sol.
Le système est doublement efficace car il a construit une machine qui peut aspirer les noisettes proprement directement depuis le filet. Son esprit inventif et pionnier lui a permis de faire un grand pas en avant: il gagne du temps lors de la récolte et peut améliorer la qualité des noisettes. Après la récolte, les noisettes doivent être séchées soigneusement. Pour ce faire, Gauch les étale sur une grande surface dans une remorque au soleil.
Une savoureuse surprise
Croquantes, torréfiées, moulues et transformées en une délicieuse crème à la noisette. Dans sa boutique à la ferme du Reusshof, Gauch propose de savoureuses spécialités à base de noisette. Rien à voir avec les produits classiques, l’arôme des noisettes torréfiées et moulues est irrésistible. Une partie des noisettes d’Andreas Gauch est proposée à la vente en vrac chez Foifi et Zollfrei, deux boutiques zéro déchet à Zurich.
Une autre partie des noisettes est transformée pour devenir l’ingrédient principal du «Hazelburger». Avec ce projet, Leander Dalbert a remporté le Grand Prix Bio Suisse 2020. Par un heureux hasard, Dalbert a choisi la ferme d’Andreas Gauch pour se former parce qu’il voulait en savoir plus sur la culture des terres arables avec des arbres, son intérêt se portant surtout sur la permaculture et les systèmes agro-forestiers. L’objectif était de sortir la noisette de sa zone de confort sucrée et de la rétablir en tant qu’aliment de base.
Projet noisette en Géorgie
Les connaissances de
l’agriculteur bio en matière de culture efficace des noisettes sont demandées
au-delà des frontières de la Suisse. Andreas Gauch coopère par exemple depuis
plusieurs années avec Camille Bloch, producteur de chocolat suisse, qui fabrique
du Ragusa avec des noisettes entières. Il aide le chocolatier à mettre en place
sa propre plantation de noisetiers greffés. L’objectif du projet étant de
subvenir à ses besoins en termes de production. Plus largement, tous deux
souhaitent devenir autonomes et ne plus dépendre de la Turquie pour la
production de noisettes. Dans le cadre d’un projet à grande échelle, une
recherche internationale a été menée pour trouver un endroit avec un terrain et
un sol appropriés. Gauch intervient en tant que conseiller et met ses
connaissances à disposition. Ils ont trouvé ce qu’ils cherchaient en Géorgie.
Et ont commencé à mettre en place une plantation de noisettes selon le modèle
suisse. L’ampleur de ce projet donne également à Gauch la possibilité de
coopérer avec d’autres acteurs sur la scène internationale. Ayant pour habitude
de proposer des cours de greffe, Gauch prône également l’échange de
connaissances. Mais pour l’instant, il manque de temps car le projet en Géorgie
est très prenant. Actuellement, tous les arbres de la pépinière de Gauch sont produits pour le projet noisette en
Géorgie.
Le Reusshof, champ d’apprentissage et
d’expérimentation
Avec cet agriculteur innovant, il n’est pas
surprenant qu’une partie de sa ferme soit entourée d’une clôture de barbelés et
surveillée par des caméras et des détecteurs de mouvement. Mais cette fois, il
ne s’agit pas de noisettes: Gauch met un champ à disposition de l’entreprise
Pure Gene, qui a officiellement cultivé pour la première fois en 2020 du
chanvre contenant du THC à des fins de recherche en Suisse. Il nous tarde d’en
savoir plus sur ce qui va se passer à la ferme du Reusshof dans les années à venir.
Le Reusshof
Andreas Gauch est un pionnier de la production de noisettes en Suisse. Dans sa ferme du Reusshof à Niederwil (AG), il est à la tête d’une plantation de 700 noisetiers. Doté d’un fort esprit d’innovation, il s’est essayé à la greffe. Il est soutenu par son collège Leander Dalbert (gagnant du Grand Prix Bio Suisse 2020) et par le pépiniériste Daniel Link. Le Reusshof abrite également cinq chouettes, particulièrement efficaces pour chasser les souris. Pour en savoir plus: www.gauchs.ch
Astuce: diverses spécialités à base de noisettes sont disponibles à la boutique de la ferme.