En conversation avec He Xineng, cultivateur du thé bio en Chine: ­« Le temps et la peine investis dans le thé bio en valent la peine »

Dans la province chinoise de Jiangxi, la ferme Kaoshui cultive du thé bio. Les employés désherbent les cultures et récoltent le thé dans un climat exigeant. Le chef d’exploitation He Xineng explique en interview pourquoi il mise sur le Bourgeon.

Monsieur He, quand avez-vous reconverti votre domaine au bio?

J’ai loué la plantation de thé en 1996. Elle ne représentait alors que 16 hectares et elle s’est progressivement agrandie pour atteindre 150 hectares. Vu que nous voulions exporter vers l’Europe, nous avons décidé en 1999 de nous reconvertir au bio. La reconversion a duré trois ans et tous nos thés sont de qualité bio depuis 2002.


Est-ce que la reconversion bio a été difficile?

La culture conventionnelle permet d’économiser beaucoup de temps et d’argent en utilisant des pesticides de synthèse. En culture biologique, le désherbage doit se faire à la main. Nous avons donc besoin de beaucoup de main-d’œuvre. Je pense cependant que l’avenir est dans le bio et je me suis donc décidé à franchir le pas.

Quelles étaient les raisons pour se reconvertir à une production selon le Cahier des charges de Bio Suisse?

Le Cahier des charges de Bio Suisse est encore plus strict que le Bio UE. Je savais que notre domaine remplissait les conditions pour respecter ce cahier des charges plus sévère. Il existe heureusement une demande pour les produits Bio Suisse et je peux les écouler. Tout cela m’a motivé à cultiver la ferme Kaoshui selon le Cahier des charges de Bio Suisse.

Pas seulement moi, mes employées et employés sont aussi contents. Nous avons en effet obtenu le label Fair Trade en plus du certificat de Bio Suisse. En cultivant selon le Cahier des charges de Bio Suisse nous obtenons de meilleurs rendements, et au final tout le monde reçoit un meilleur salaire. Nous sommes aussi contents des meilleures conditions de travail puisqu’elles ne nous exposent pas aux pesticides de synthèse.



À quel rythme le domaine est-il contrôlé?

ous faisons plusieurs fois par année des contrôles internes qui nous permettent aussi d’enregistrer les performances des employés et de récompenser ceux qui ont bien travaillé en leur donnant une prime à la fin de l’année. Les contrôles extérieurs s’effectuent deux à trois fois par année, et il y en en presque chaque année un qui n’est pas annoncé.

Quels sont vos plans pour le futur?

La culture du thé est ma vocation: j’avais déjà un jardin de thé quand j’étais enfant. Depuis que je cultive en bio, je suis content des rendements et je me porte bien. Pour l’avenir j’aimerais m’agrandir pour pouvoir offrir un emploi à davantage d’habitantes et habitants du village et qu’ils puissent ainsi aussi en profiter. J’aimerais aussi augmenter les ventes dans le pays. Nous ne vendons actuellement que 200 à 300 kilogrammes de notre récolte en Chine. La conscience des Chinoises et des Chinois que la culture biologique est plus saine pour l’homme et pour l’environnement augmente cependant continuellement.


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