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rapport annuel
Daniel Bärtschi, Directeur de Bio Suisse, à propos de l'évolution du marché bio en 2016
mardi 4 avril 2017Comment l’agriculture biologique a-t-elle évolué l’année passée?
L’agriculture biologique continue d’écrire l’histoire de son succès. Nous avons au début de cette année 386 nouvelles reconversions, du jamais vu depuis les années nonante. Cela nous réjouit beaucoup et nous rapproche progressivement de notre vision «La Suisse Pays Bio».
Comment expliquez-vous cet engouement?
Je vois deux raisons interdépendantes. La demande augmente parce que le bio correspond à un besoin des consommateurs. Cela incite toujours plus d’agriculteurs à voir leur avenir dans le Bourgeon parce qu’il leur ouvre des perspectives économiques et donne un nouveau sens à leur travail. Un paysan Bourgeon ne recourt par exemple pas à l’arsenal chimique disponible mais est plus observateur et agit préventivement. Ce qui me réjouit particulièrement est la répartition géographique de ces reconversions: il y en a dans tous les cantons suisses, mais c’est la Romandie, Berne et Lucerne qui caracolent en tête du peloton.
Voyez-vous une limite supérieure pour l’agriculture biologique suisse?
Comme je l’ai déjà dit, la vision de Bio Suisse est «La Suisse Pays Bio». C’est certainement aussi une question de volonté politique. D’un point de vue purement agronomique, 100 % de bio est parfaitement réaliste.
Vous avez parlé de l’augmentation de la demande. Comment cela a-t-il influencé le marché bio en 2016?
De nouveau de manière très réjouissante. La croissance du marché se situe vers 7,8 % et le chiffre d’affaires dépasse pour la première fois les 2,5 milliards de francs. La part du bio sur l’ensemble du marché alimentaire fait ainsi un saut et atteint 8,4 %. Une bonne moitié des consommateurs achètent chaque jour ou plusieurs fois par semaine des produits bio. Nous pouvons donc partir de l’idée qu’une personne sur deux met au moins un produit bio dans son panier lors de ses achats. C’est une véritable profession de foi pour la branche bio en Suisse!
Quels sont donc les créneaux qui génèrent le plus de croissance?
Les principaux générateurs de croissance restent les grands distributeurs. Coop est clairement le leader du marché avec une part de marché de 44,6 %. Elle est suivie par la Migros, le commerce biologique spécialisé et la vente directe.
Quels produits bio le consommateur met-il le plus souvent dans son panier?
Les produits frais restent le segment le plus important avec une part de deux tiers du panier bio. Les produits convenience continuent de gagner en importance et ont de nouveau progressé plus fortement que la moyenne. Ces deux évolutions reflètent les tendances de la société. Et le bio peut les contenter – avec des fruits et légumes frais et goûteux, mais aussi avec des produits alimentaires qui répondent au souhait des consommateurs d’avoir moins de travail en cuisine.
La régionalité et la proximité sont une des grandes tendances actuelles de consommation. Jusqu’à quel point ceux qui font de la vente directe ont-ils pu en profiter?
La demande pour la régionalité couplée au bio montre que de plus en plus de consommateurs prennent leurs responsabilités pour l’environnement lors de leurs achats. Ils ont aussi confiance dans ce qui vient des environs et qu’ils connaissent personnellement. Les producteurs Bourgeon qui font de la vente directe en profitent. Ils font partie des pièces maîtresses de Bio Suisse et peuvent se réjouir d’être de plus en plus appréciés. Les relations et les échanges entre les producteurs et les consommateurs peuvent porter ici tous leurs fruits, ce qui est très important pour l’établissement de la confiance générale dans le bio. Nous estimons que la part de marché de la vente directe se situe autour de cinq pourcents – avec une très nette tendance à la hausse.
Jetons un œil vers l’avenir: La tendance favorable au bio va-t-elle se maintenir?
J’en suis convaincu. Nous savons que les grands distributeurs veulent une croissance à long terme de leur secteur bio. La Coop, par exemple, veut doubler son chiffre d’affaires bio et atteindre les deux milliards de francs d’ici 2025. Bio Suisse doit donc veiller à ce qu’il y ait assez de matières premières biologiques suisses. Une de nos tâches les plus importantes en plus de la garantie de la haute qualité des produits Bourgeon est de rendre les marchés transparents pour que nos paysans puissent en profiter. Et de communiquer où le marché bio suisse est saturé ou sous-approvisionné et où se trouvent les potentiels. Les producteurs doivent toujours savoir à quoi ils en sont. Ce n’est que comme ça que nous pourrons leur garantir des prix équitables.
Tous les détails sur notre rapport annuel en ligne à l'adresse:
http://rapport.biosuisse.ch
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