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Niklaus Iten, bio-familia: «Le bio sera plus concurrentiel si les pollueurs doivent passer à la caisse»
mardi 13 novembre 2018
Le bircher musli original de bio-familia est un succès depuis soixante ans. Cette pionnière du musli dont le siège est à Sachseln OW et qui fait partie du groupe Hipp produit aujourd’hui 14'000 tonnes de muslis par année dont environ dix pourcents en qualité Bourgeon. Niklaus Iten, gestionnaire de la qualité de bio-familia et président de la «Communauté d'Intérêts Bio en Suisse (CI BIO)» explique en interview quel rôle le bio joue aujourd’hui chez bio-familia et pourquoi la poursuite du développement de l’assortiment des produits bio est plus importante que la croissance quantitative.
Monsieur Iten, qu’est-ce que le bio représente pour bio-familia?

D’où viennent les matières premières pour vos produits?
Les produits bio comme le blé, le seigle, l’orge, l’épeautre, le sucre et les pommes viennent de cultures biologiques suisses. Les matières premières qui ne sont pas ou pas assez produites en Suisse ou qui ne sont pas de la qualité désirée sont achetées à l’étranger: En plus des matières premières suisses nous commandons des marchandises en Europe, mais les ingrédients «exotiques» viennent bien sûr de partout dans le monde. Si l’importation de matières premières bio était par trop limitée, cela ne rendrait pas service aux paysannes et paysans biologiques suisses. Prenez par exemple un musli bio qui se vend bien et dont cinq ingrédients sur quinze sont importés. Si nous ne pouvions plus fabriquer ce musli à cause de restrictions d’importation, il s’utiliserait aussi moins des dix ingrédients produits en Suisse.Où voyez-vous les défis concernant la production bio?
Nous avons avant tout besoin de recettes attractives pour les produits bio afin que toujours plus de consommatrices et de consommateurs soient prêts à payer plus cher. Nous avons d’ailleurs un problème de prix parce que les coûts environnementaux de l’agriculture conventionnelle ne sont pas inclus dans les prix des matières premières. Tant qu’il n’y aura pas de réelle véracité des coûts l’agriculture biologique ne pourra pas atteindre la proportion qu’elle devrait en réalité avoir au vu des graves problèmes de l’environnement.
Le «Symposium Bio 2018: Classe et masse» est consacré à la question de savoir comment la branche bio réussira à croître quantitativement sans perdre en qualité. Voyez-vous une contradiction entre ces deux souhaits?
Nous atteignons en Suisse une proportion d’environ 15 pourcents de la surface agricole utile qui sont cultivés en bio, la moyenne mondiale étant de un pourcent. La proportion de bio devrait cependant atteindre vingt, trente, quarante ou même soixante pourcents! Au vu des défis qui se posent pour l’eau, le climat et les ressources, nous devons encourager plus fortement le développement quantitatif de la production bio. Les exigences de base du bio dans l’agriculture sont définies, les prescriptions légales doivent être appliquées. En ce qui concerne la transformation des matières premières de production biologique, nous ne devrions à mon avis pas nous compliquer la vie avec des discussions sur la qualité.Pouvez-vous mentionner un exemple?
Certains procédés des technologies alimentaires peuvent avoir des avantages et améliorer l’attractivité d’un produit, je pense par exemple à l’extrusion. Bio Suisse impose une transformation douce, et c’est pour quoi l’extrusion, qui peut provoquer de grandes forces de cisaillement ainsi que des pressions et des températures élevées, n’est que très peu autorisée. Si l’extrusion est interdite pour de nombreuses utilisations, on peut se demander quelles conséquences cette décision a pour l’ensemble du système. Les limites posées à la transformation des produits Bourgeon ne devraient à mon avis pas être trop strictes.Quels critères de qualité des matières premières bio sont importants pour vous?

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