La Suisse a besoin d’un institut biologique et biodynamique de formation pour les horticultrices et horticulteurs

La pérennité de la seule école biologique et biodynamique d’horticulture de Suisse est menacée. Vous pouvez aider en signant la pétition pour son sauvetage. Susanne Grossenbacher, la directrice de la formation de l’école d’horticulture de Hünibach, explique dans cette interview pourquoi ce sauvetage en vaut la peine.


Qu’est-ce qui fait de l’école d’horticulture de Hünibach (GSH) quelque chose de particulier?

Susanne Grossenbacher, Leiterin Bildung GSH
C’est la seule école biologique et biodynamique d’horticulture de Suisse. Nos apprenants terminent comme horticulteurs CFC avec un certificat supplémentaire d’horticulture biologique et biodynamique. La GSH existe depuis 1934. Elle a été créée par des femmes pour des femmes parce qu’à l’époque la formation des femmes était tout sauf simple. Les trois fondatrices venaient de bonnes maisons et avaient elles-mêmes suivi une formation horticole conventionnelle. L’offre de leur école a été depuis le début biologique et biodynamique par conviction.


Y a-t-il une collaboration entre la GSH et d’autres écoles professionnelles dans le domaine de la formation générale, de l’horticulture et du maraîchage?

Nous collaborons étroitement avec l’école professionnelle de Thoune, l’IDM Thun, où nos apprenants des spécialisations Plantes ornementales, Horticulture et Paysagisme suivent les cours réguliers de la formation professionnelle et générale. C’est chez nous qu’ils acquièrent leur formation bio – théorique et pratique. Aucune autre école d’horticulture ne couvre les bases du bio. Nous serions ouverts à ce que d’autres apprenants viennent ici pour profiter de notre offre bio. Une telle collaboration avec d’autres écoles est toutefois jusqu’ici impossible pour des raisons organisationnelles puisque les élèves de ces écoles sont toute la journée dans leurs instituts de formation. Il faudrait pour cela créer des modules du soir ou de week-end, et cela engendrerait des coûts supplémentaires.


Pourquoi la GSH est-elle menacée de fermeture?

Nous avons besoin de quatre millions de francs par année pour offrir une cinquantaine de place de formation. Nous réalisons deux millions de francs par année avec nos prestations et la vente de nos produits. Les deux autres millions viennent des caisses du canton de Berne. Sans eux nous ne pourrions plus garantir l’existence de ces places de formation. Le canton de Berne prévoit un paquet d’économies de 185 millions de francs qui englobe aussi l’arrêt du financement de la GSH. La suppression totale de ces subventions signifierait pour nous la fermeture de l’école – alors que cela ne représente tout de même que 0,95 % du total du paquet d’économies.


Quelles conséquences aurait cette fermeture?

En plus du fait qu’il n’y aurait plus aucune école d’horticulture biologique et biodynamique en Suisse, cela signifierait la suppression de 50 postes de travail (30 postes plein temps) et de 50 places de formation. Un tiers de nos apprenants n’ont pas réussi par la voie normale parce qu’ils ont des problèmes psychiques ou sociaux. Nous les acceptons et nous les soutenons pendant la formation professionnelle. Ils suivent chez nous un processus de formation de la personnalité et ressortent de cet apprentissage en tant que personnes bien dans leur peau et tout à fait capables de se lancer sur le marché du travail. En cas de fermeture, ces personnes devraient être mises à l’assistance sociale.


Y a-t-il un plan B pour une école suisse d’horticulture bio?

Nous réfléchissons bien sûr à la direction que nous pourrions prendre si les fonds cantonaux nous sont retirés, mais il n’y a pas de plan B. Nous ne pourrions jamais proposer 50 places de formation sans un cofinancement cantonal. Ce que nous prévoyons de toute façon, c’est d’améliorer encore la couverture de nos frais par de nouveaux fonds propres pour pouvoir diminuer le financement cantonal, mais si ce dernier nous est complètement retiré il n’y aura plus d’école d’horticulture bio.


Pourquoi nos lectrices et lecteurs devraient signer la pétition pour le sauvetage de la GSH?

Ils ont reconnu que l’avenir est dans le bio – sinon ils ne s’abonneraient pas à la Newsletter de Bio Suisse. Et cet avenir a de toute façon besoin d’un institut de formation pour les horticultrices et horticulteurs biologiques et biodynamiques.



Informations supplémentaires (en allemand) sur la menace de fermeture et sur la pétition: 

https://rettet-die-gsh.ch/fakten/

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